Résumé :
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Au début des années 1960, s'affrontent à la Réunion deux visions et deux groupes politiques avec comme principaux protagoniste Paul Vergès qui fait de l'autonomie interne le mot d'ordre du Parti communiste réunionnais, PCR, tout récemment fondé et Michel Debré, Premier ministre du général de Gaule, député de La Réunion et chef de file de la droite locale, qui prend position pour l'assimilation du département à la Métropole. Le projet du PCR s'inspire du modèle de société mis en place dans les pays socialistes ; dans ce contexte, est ouverte une filière de formation permettant à de jeunes Réunionnais, appelés à jouer un rôle majeur dans les luttes pour l'accession au nouveau statut juridique souhaité par les communiste, d'aller étudier en URSS et dans les pays de l'ancien bloc de l'Est. S'appuyant principalement sur une enquête par entretiens auprès d'anciens étudiants passés par cette filière, ayant occupé des emplois à la Réunion, en Métropole, dans les pays d'Afrique ou encore en Russie, cet article s'attache à retracer le contexte dans lequel se sont développées les revendications politiques et stratégies du PCR, ainsi que la réaction du pouvoir central et pour finir l'abandon du projet autonomiste. Il s'attarde notamment sur trajectoires parfois sinueuses, l'insertion professionnelle souvent difficile et les engagements des jeunes cadres partis en URSS et dans les pays de l'Est, en faveur de l'autonomie ou au contraire de l'adhésion au statut départemental.
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