Résumé :
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Avant 1852, l'"altruisme" n'existait pas en Grande-Bretagne; et quand il fi son apparition, ce fut comme un produit d'importation française. C'est Auguste Comte qui forgea le mot altruisme, terme renvoyant à la fois à la science cérébrale et à une religion humanitariste. Dans ce mot se retrouvaient liées ses conceptions de la biologie et de la sociologie, de la science du cerveau et de la religion de l'Humanité. Comte résumait ainsi ses objectifs dans son Système de politique positive : " Vivre pour autrui, devient ainsi le résumé naturel de toute la morale positive, dont la biologie doit déjà ébaucher le principe universel, mieux dégagé alors des diverses influences perturbatrices." L'introduction de l'altruisme dans l'Angleterre victorienne permit à ce terme fondamental du vocabulaire comtien, marqué par ses origines française et positiviste, de se répandre dans des contextes intellectuels bien plus larges. Mot d'ordre scientifique, politiques et religieux qui a commencé à se diffuser en Grande-Bretagne à partir des années 1870, l'"altruisme" était devenu, au début du XXe siècle, un terme bien établi du discours éthique et scientifique dans tout le monde anglophone. Dans cet article, je m'interroge sur le rôle joué par ce terme dans les écrits de Comte et sur la manière dont il a pénétré le vocabulaire des intellectuels britanniques (en particulier si l'on pense a la réputation très ambivalente qui a été celle de Comte durant cette période), en explorant l'impact de Comte sur les œuvres de tout un groupe de penseurs et d'écrivains britanniques tels John Stuart Mill, John Henry Bridges, Henri Didgwick et Herbert Spencer.
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