Résumé :
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Cet article a pour objet la conception des lois de la nature chez Leibniz, qui sont fondamentalement des expressions d'invariances naturelles. On montre que cette conception ne peut être dissociée de sa conception de l'interaction causale, que, contrairement à une opinion répandue et malgré ce que suggèrent certains de ses écrits, Leibniz n'a jamais rejetée. Cette conception exerce une pression conceptuelle considérable sur sa façon de concevoir les lois de la nature. En effet, la notion moderne de loi de la nature et la notion scolastique d'interaction causale, dont Leibniza besoin pour penser la force, tirent dans des directions opposées. On montre comment Leibniz transforme les concepts aristotéliciens d'action et de changement, inventant la notion de changement intransitif, pour défendre l'idée que les symétries de la nature sont fondées sur la répartition des activités des substances.
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