Résumé :
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Si aucun élément n'atteste à première vue de la présence d'un modèle mathématique au sein des Méditations métaphysique la revendication de Descartes d'avoir suivi le "mos geometricus" nous invite à surmonter cette impression pour réexaminer son art de la méditation. En relisant les principales lettres de 1640 (où Descartes caractérise et critique sa démarche métaphysique), en prenant acte de la continuité qui relie ces lettres aux dernières pages des Secondes réponses de 1641, on voit émerger un modèle argumentatif de nature mathématique s'appuyant sur la notion classique de l'analyse des géomètres. Mais, si l'analyse participe activement à la concrétisation de "l'ordre des raisons" dans le contexte du doute hyperbolique, cette analyse s'entend en un sens nouveau, proprement cartésien, où sont combinés deux outils argumentatif communs à la géométrie et à la métaphysique, la supposition et l'énumération. Cet article cherche à montrer en quel sens le dispositif central de la métaphysique cartésienne peut être dit authentiquement géométrique sans relever pourtant d'une "chaîne de raisons" strictement linéaire.
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