Résumé :
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Dans sa thèse de médecine de 1943 sur le normal et le pathologique, Georges Canguilhem se sert largement des idées de Kurt Goldstein lorsqu'il définit la normalité comme la capacité de l'organisme à créer de nouvelles normes de vie dans un débat polarisé avec son milieu. Pourtant, il déclara ensuite que les conceptions de Goldstein avaient constitué pour lui un " encouragement et non une inspiration". Les archives personnelles de Ganguilhem nous permettent effectivement de considérer le rapport de Canguilhem à Goldstein comme une convergence plutôt que comme une influence mais surtout, l'usage que Canguilhem fait de Goldstein nous permet de mieux saisir la portée de s. Nous es propres idées. Nous interrogeons dans une première partie la conception holiste de l'organisme de Goldstein, dans ses rapports à la gestalt-théorie et à Kant, conception qui se réfère au processus d'actualisation de l'essence de l'organisme dans son rapport avec le milieu. Ceci nous permet d'appréhender l'usage que fait Canguilhem de certains concepts et idées de Goldstein pour élaborer son propre concept de normativité vitale. Dans une deuxième partie, nous nous proposons de comprendre la manière dont Canguilhem pose le problème du rapport de la connaissance à la normativité vitale à partir de sa lecture des textes du neurologue allemand.
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