Résumé :
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Dans le cadre de ses différents activités - médecin, chimiste à la Manufacture de Sèvres, commissaire des teintures au Bureau du commerce, académicien, professeur de chimie-, Pierre-Joseph Macquer (1718-1784) a eu l'occasion de fréquenter un grand nombre d’ateliers et de laboratoires. En s'appuyant sur de nombreuses archives manuscrites, l'article propose un panorama de ces différents espaces de travail, en s'attachant plus particulièrement à la description des lieux et des instruments qui leur sont associés.
Cette recherche fait émerger les spécificités respectives de ces différents laboratoires publics et privés, aussi divers que celui du comte de la Garaye pour l'extraction des sels essentiels et leurs applications médicales, celui de la manufacture de Sèvres avec ses fours pour la recherche industrielle de la pâte de porcelaine dure, le laboratoire privé de Macquer pour ses essais sur les teintures, le jardin de l'Infante - laboratoire à ciel ouvert - et les expériences à la très haute température du foyer de la lentille de Tschirnhaus, le laboratoire de l'Académique et enfin celui de la "maison du salpêtre", où Macquer expérimente pendant huit ans, avec Lavoisier et les autres commissaires du prix de l'Académie royale des sciences sur le mécanisme de formation du salpêtre. Ce tour d'horizon montre aussi qu'au cours du XVIIIè siècle, le laboratoire du chimiste a perdu son caractère individuel et secret pour se transformer en espace communautaire.
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