Résumé :
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En 1689, à Rome, et durant six mois, Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716) s'est occupé de la question de la censure copernicienne et galiléenne. L'interprétation habituelle des articles de Rome suggère que la tentative leibnizienne pour lever la censure copernicienne était uniquement dérivée de l'équivalence d'hypothèses provenant de la relativité du mouvement ; elle impliquait pour Leibniz de compromettre sa conviction quant à la véracité de l'hypothèse copernicienne en affirmant que celle-ci ne devrait être interprétée que de manière instrumentale ; enfin, elle accompagnait une plaidoirie pour l'abolition totale de la censure. Au contraire, je soutiens que si les hypothèses étaient simplement équivalentes, cela ne fournirait aucune raison pour lever la censure de Galilée (qui soutenait que la Terre se meut réellement et que l’Église a commis une erreur sur ce point) ; que la position de Leibniz dans sa cosmologie était bien une sorte d'instrumentalisation et qu'aucun compromis n'était donc nécessaire ; enfin que Leibniz défendait une position selon laquelle Galilée aurait dû être soumis à la censure, non pas à cause de sa physique, mais à cause de sa mauvaise interprétation du statut de l’Écriture.
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