Résumé :
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Dans cet article, nous présentons tout d'abord les conceptions de l'atmosphère au XVIIIe siècle, en lien avec différentes acceptions de la notion d'air - air grossier, pur ou subtil -, héritées pour l'essentiel de Descartes, et leurs implications sur l'estimation faite à l'époque de la hauteur de l'atmosphère, principalement à partir de l'observation des aurores boréales et des mesures du baromètre réalisée sur les montagnes. Puis nous relatons l'enchaînement d'observations et d'hypothèses qui, de 1726 à 1735, a conduit des savants éminents de l'Académie royale des sciences de Paris à augmenter la hauteur de l'atmosphère de 70 à 2000 km, la rapprochant ainsi de la valeur réconciliant la durée du jour terrestre avec la théorie des tourbillons cartésiens. Nous suggérons que ces travaux s'inscrivent dans le cadre de l'offensive cartésienne menée contre la pénétration du newtonianisme à partir de 1727, selon différents auteurs, notamment Pierre Brunet ou §John Bennett Shank.
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